Derrière ce titre ayant l’allure d’une traduction québécoise, se dissimule le meilleur épisode de la série Yakuza, à savoir Ryu ga Gotoku Kenzan. Ayant esquinté l’intégralité des épisodes de la saga, l’auteur de cet article se permet de placer ce spin-off en pole position des jeux PS3, de surcroît, en tête du All-Time 10 des action-RPG.
Yakuza Kenzan, avec son sous-titre inspiré d’une expression japonaise renvoyant à une apparition soudaine ou magique, constitue l’adaptation vidéo-ludique de l’histoire de Musashi Miyamoto la plus inspirée et passionnante qui soit.
Le jeu commence sur des escarmouches opposants divers samouraïs en armures satinées, poussant des cris similaires à Kitano dans ses films. L’action est à l’époque Edo, ce que les escrocs appellent maladroitement le Moyen-Âge japonais. Laissant de côté ces considérations historiographiques, on remarque vite que les protagonistes ressemblent étrangement aux deux personnages emblématiques de la franchise, Kiryu et Majima, chelou. Sega nous balance à l’arrache que les types sont les ancêtres des deux raclures sus-citées, soin sa mère, très soin. Rapidement Gorohachi, l’ancêtre de Majima, crève Mufasa-style, malgré les efforts de Simb… KAZUMANOSUKE, l’aïeul de Kiryu, ambiances.
Quelle banlieuserie on veut me faire là ?
C’est simple, sale et efficace : Kazumanosuke prend le blaze de Musashi, et se décide à aller soulever toutes les okaa-san de l’archipel en mode paramilitaire, défourrailler il ou elle, à Edo comme à Kyoto. Dès lors, ça se tape au double sabre, si on connaît déjà Musashi on est même pas surpris, et on nous lâche dans un Japon féodal ultra cru et violent. Au programme, 150h de jeu au bas mot, plus de 100 techniques de kobudo à apprendre, des centaines de quêtes annexes, des mini-jeux variés, et incluant même des jeux d’époque, tout ça dans un monde ouvert placé sous le signe du jidaigeki (fiction historique) pur et dur. Rashomon comme si vous y étiez. Le gros point fort, et dénominateur commun positif aux épisodes de la saga, reste la présence d’acteurs comme Susumu Terajima (habitué des Kitano-movies), Takashi Tsukamoto (Battle Royale), Shota Matsuda (Liar Game), et Masaya Kato (motherfuckin’ Fighter In The Wind !!!). Gueules patibulaires only souvent abonnées à du film noir, et préfigurant l’apparition (Kenzan!) de Beat Takeshi dans Yakuza 6, toujours dans le bon ton donc.
Yakuza Kenzan profite également d’un opening signé ZEEBRA, rappeur japonais prolifique du milieu des années 2000. Cette intro cristallise tout le sel de cet épisode, un lancer de shlass, des sourcils froncés, d’la geisha en détresse, des prises de kempo, du 1 contre 100, et évidemment la virilité inhérente au propos. Bangkok dangerous là.
J’vois direct les anti-japoniaiseries pointer le bout de leurs sales gueules telle Ségolène Royale en croisade contre Jacky et Framboisier, mais Yakuza Kenzan est d’une intelligence rare. La preuve en est que, pour peu qu’on jacquete le japonais, les boites de dialogue du jeu proposent des définitions claires et précises de plusieurs termes spécifiques issus du japonais classique, ultime pour les Nippons incultes ou les japonisants un peu trop zélés n’est-ce pas ? C’est pas dans The Last of Us que l’on verra ça, cf les symptômes de la pandémie honteusement repompés d’une notice de Dafalgan miskine.
Honnêtement, ma foi pour l’humanité ne se traduit que dans ces cadeaux que je vous fais via merugezu, car dans la vie je suis un connard certes pédant et irascible, mais jamais pingre. Ceci étant je possède Kenzan en deux exemplaires, donc si l’envie et le bon goût vous y poussent, vous savez où me trouver.
C’était Sofiène aka Gilgamesh aka Musashi (preum’s) pour la Guezu-Meru. Nin-nin ! Schvoum ! (bombe fumigène qui roule…)
N’oublions pas l’une des meilleures musiques de boss fight de l’existence
J’aimeAimé par 1 personne
My man, vraiment pour le coup my Man.
J’aimeJ’aime